Lettre à Zilia

par Candace Foltiny

Chère Zilia,

Quand j’ai lu vos lettres où vous exprimez votre plaisir d’être et d’exister, j’ai ressenti un tourbillon d’émotions en moi. Je suis tellement heureuse de lire qu’après avoir vécu l’abandon d’Aza, vous avez choisi de vous recentrer sur vous-même. Vous avez décidé de rester dans la maison que votre ami, Déterville vous a aidée à obtenir et vous avez continué à développer votre connaissance sur les arts et les sciences. Vous étiez et vous continuez d’être raisonnable. Vous n’êtes plus restreinte par des hommes et vous êtes définie comme votre propre personne, à part et sans attache. Vous pouvez maintenant savourer le simple plaisir d’être.

Un passage d’une de vos lettres m’a frappée… C’est dans votre trente-huitième lettre, que vous dites : « Ma bonne foi trahie ne dégage pas mes sermens ; plût au ciel qu’elle me fît oublier l’ingrat ! mais quand je l’oublierois, fidelle à moi-même, je ne serai point parjure. » Cela m’a rappelé l’expérience terrible de ma relation avec mon premier petit-ami. Il m’a fait complètement oublier qui j’étais parce qu’il me maltraitait. Plus précisément, il a insinué que j’étais la cause de tous nos problèmes et m’a pratiquement insultée en s’attaquant à mes intérêts et mes handicaps invisibles. Mon problème de stress post-traumatique … c’était entièrement à cause de lui…

Je me sens maintenant plus forte, je me redresse et je guéris de tout cela. La personne que je suis devenue est belle et intelligente. Je finis mes études cette année et j’ai même défendu une thèse d’honneur avec distinction en français et en anglais ! Je suis florissante et le souvenir de cette relation s’estompe…Votre passé tumultueux me fait penser au mien et me confirme que ce qui compte est le bonheur d’exister, même seule.

Votre amie,
Candace Foltiny