Lettre à Zilia

par Cristabella Fortna

Chère Zilia, mon amie qui m’inspire toujours et qui se trouve très loin d’ici…

Dans ta dernière lettre tu m’as dit que le plaisir d’être, ce phénomène peut te rendre heureuse ; que tu es, tu vis, tu existes. Quelque chose me touche dans ces mots, et je ne peux penser à rien d’autre. Cette année passée était très difficile pour toi—privée de ta culture, ta famille, ta religion, et les horreurs que tu as vues et vécues… Ta puissance et ton courage me poussent à continuer comme tu l’as fait.

Ces derniers temps ont été très difficiles pour moi aussi. Ma fiancée m’a quittée, ma grand-mère et sa mère était très malades, le virus de notre époque a emporté avec lui quelques- unes de mes amies proches… à la fin de l’année, je ne savais plus comment survivre, un peu comme toi, lorsque tu n’arrivais pas à regarder par la fenêtre de cette « maison flottante ». C’était donc très difficile de me concentrer sur mes études avec ces défis personnels, en particulier ceux qui m’ont brisé le cœur ; je ne voulais plus me lever…

J’ai fini mon semestre, par la grâce du Soleil, et j’ai réfléchi… En fait, Zilia, comme tu me le disais « je suis, je vis, j’existe, » moi aussi je suis. Je suis quand même ; je vis quand même ; j’existe quand même. Avec tes mots, mon amie, j’ai trouvé la force de continuer et de me développer comme tu l’as fait en te retirant dans ta bibliothèque. Comme tu as réussi à te réinventer dans un nouveau monde, j’essaierai de me réinventer en cette nouvelle saison. Je laisserai mon âme éclore de ces défis comme les roses qui sortent de terre au printemps.

Bonne chance à nous deux,
Cristabella