Lettre à Zilia

par Emmily Bacca

Chère Zilia,

J’ai été inspirée par les enseignements cachés dans vos lettres. Elles m’ont enseigné, entre autres, à reconnaître que je suis vivante et à faire abstraction de tous les problèmes que j’ai en ce moment, et de pouvoir célébrer les petites choses qui rendent la vie belle. Grâce à vous, j’ai appris que les obstacles que je rencontre peuvent être positifs pour mon propre développement et m’ont  même donné la clé d’une vie plus authentique. Le paradoxe, dans votre cas, est que d’être victime de la colonisation vous a rendu plus forte. Vous avez appris à vous adapter à la société française et puis finalement choisi votre propre route en écartant un mariage possible avec votre ami Déterville. Votre élan vital vous a donné la force d’écrire à Aza quand les Espagnols vous ont séparé de lui (même sans jamais obtenir de réponse de lui) et c’est lui aussi qui, par la suite, vous a donné l’envie de choisir votre destin. Votre choix n’a pas été de poursuivre une relation amoureuse avec Aza ou Deterville mais plutôt d’approfondir votre connaissance car c’était ce qui vous permettait le plus de vous développer et d’être. Dans ma propre vie, j’oublie souvent “le plaisir d’être.” Pour moi, c’est le plaisir de pouvoir faire ce que je veux et d’avoir la chance d’être en vie. Je ne veux pas être limitée par les circonstances de ma vie. Comme vous, je veux être libre. 

Votre lectrice,

Emmily