Lettre à Zilia

par Rachel Sirica

Chère Zilia,

Merci Zilia pour me rappeler d’exister. Je vous écris parce que je sens que le but que nous donnons chacune à notre vie, bien que différent, exige de nous deux d’exister. Ceux qui vous traitent comme “autre” sont aussi autres. Prenez les femmes riches qui vous font pitié, par exemple. Elles se moquent de vous pour votre statut, votre origine et votre intelligence, mais elles sont elles-mêmes défavorisées dans la société. Vous prouvez que l’existence individuelle ne dépend de personne d’autre. Vous avez trouvé des raisons d’exister pour vous-même, en captivité dans l’amour, l’amitié, et les livres- mais, ces choses sont temporelles. Je comprends. Ma satisfaction vient de la chaleur d’une couverture, des films romantiques, et des relations personnelles. Mais, quand il fait froid, que les films s’arrêtent et que je suis seule, puis-je être heureuse? C’est impossible de trouver du plaisir dans la vie si nous ne trouvons pas de satisfaction d’abord en nous-mêmes. J’admire vos croyances et votre lien avec la religion. Je vois qu’elle a révélé en vous la force et la bonté. Ma relation avec Dieu m’a donné la même force, car lorsque toutes les choses temporaires de la vie se fânent, Il reste et moi aussi. Le monde serait beau si c’était possible pour tous de trouver le bonheur en soi, à travers le succès et l’échec, la bonne santé et la maladie, ou l’amour et le chagrin. Si ces défis étaient vus pour tous comme des moyens de se développer, personne ne se sentirait “autre.” C’est essentiel de mûrir même si cela nous déstabilise. Votre changement d’avis me rappelle la première fleur qui éclot au printemps. D’abord, il y a une fleur, courageuse et belle, puis il y a de nombreuses fleurs qui suivent dans l’espoir de faire de même. Vous avez fièrement changé pour que d’autres, comme moi, puissent suivre votre exemple. Merci.

Votre amie,
Rachel