Écrit par Cristabella Fortna
Il était une fois, dans un petit village, une nouvelle venue qui s’appelait Mme. La Cigale. Elle avait chanté pendant tout l’été. Grâce à sa très belle voix puissante, elle était devenue une musicienne célèbre dans ce village, mais pas bien connue personnellement par les villageois. Mme. La Cigale avait déménagé ici pour tenter sa chance en tant que musicienne, et malgré son talent indisputable, ses voisins la considéraient encore comme une étrangère, et notamment Mme. La Fourmi.
Mme La Fourmi, elle, travaillait dans la construction ; un emploi très dur mais elle appréciait son boulot difficile et la sécurité qu’il lui apportait. Chaque matin, en allant à pied à son emploi, Mme La Fourmi criait « Salut Mme La Cigale ! » essayant de se faire entendre malgré la musique très forte de sa voisine. Quelquefois, lors de jours plutôt silencieux, Mme La Cigale retournait la salutation polie de sa voisine.
Pendant ses longues et dures journées, Mme La Fourmi écoutait la très belle musique de sa voisine. Tout le village travaillait au rythme des mélodies flottantes de Mme la Cigale, ce qui donnait du cœur à l’ouvrage. La vie était toujours plus belle avec la musique et le travail passait plus vite !
Le soir, mesdames La Cigale et La Fourmi échangeaient des civilités polies, et se saluaient gentiment.
« Oui, ça va, merci » répondait Mme La Fourmi en ouvrant la porte de sa petite maison. Elle était fatiguée mais sa voisine était toujours polie et amicale.
« Oh super ! J’ai un concert dans le nouveau bâtiment sur lequel tu as travaillé. J’ai hâte d’y aller—veux-tu venir à mon concert ? » Mme La Cigale avait vraiment hâte, elle n’y a pas réfléchit à deux fois !
Les deux femmes riaient, elles échangeaient des blagues et puis finissaient par se dire « bonne nuit ». Aucune des deux ne connaissait personnellement sa voisine, mais elles se comprenaient et savaient que l’autre était gentille et unique.
Chaque nuit, quand Mme La Fourmi allait se coucher, elle entendait encore la musique très forte de sa voisine musicienne. Quelquefois, la mélodie était une très belle chanson qui devenait une berceuse pour Mme La Fourmi. D’autre fois, elle ne dormait pas du tout !
Ainsi allait la vie, et c’était bien.
Mais un hiver, presque tout le village est tombé malade victime d’un virus inconnu et très dangereux. A cause de la contagiosité du virus, tous ceux qui avaient des boulots inessentiels ont été renvoyés et le village est devenu comme jamais vu auparavant; les rues se sont vidées, les magasins ont tous fermé les uns après les autres, et tous les villageois ont commencé à vivre dans une sourde angoisse pour leur santé. Dans cet hiver plus froid que jamais, Mme La Fourmi rentrait chez elle après une dure journée de travail comme d’habitude quand elle a entendu frapper à la porte.
« Ouais ? » elle a dit, en ouvrant la porte prudemment.
« Je ne sais pas quoi faire, » a répondu Mme La Cigale en pleurant. « A cause du virus, les musiciens ne peuvent pas présenter leur musique et donc je n’ai plus de boulot. »
Mme La Fourmi se rappelait quand cette nouvelle vie avait commencé…il y a déjà sept mois !
« Depuis ce temps-là, » a continué Mme La Cigale, « je n’ai pas travaillé, je n’ai pas gagné mon pain, et je me suis mise à la rue—s’il te plait, peux-tu partager des restes de ton dîner ? »
Mme La Fourmi s’est tue pendant un moment en considérant la situation devant elle. La cigale ne travaillait pas de ses mains comme la fourmi—et il est vrai que Mme La Fourmi ne voyait jamais travailler sa voisine—mais elle comprenait que la musique de la cigale était un art difficile. Elle, Mme. La Fourmi, avait travaillé sans les chansons de sa voisine pendant quelques mois et il fallait bien avouer qu’elle se sentait triste de n’avoir plus de musique pendant ses longues journées. De plus, cela faisait sept mois que la fourmi avait un boulot pour payer son appartement. Mme La Fourmi avait toujours apprécié la sécurité de son boulot, mais maintenant encore plus que jamais. « Ben non je n’ai pas de restes … » elle a finalement répondu.
« Ah bon…je suis désolée de t’avoir dérangée… » a réplique Mme La Cigale en se tournant pour partir. « Bonsoir, madame la fourmi. »
« Attends, je n’ai pas de restes parce que je n’ai pas cuisiné ! Entre, j’ai un feu là-bas et du thé dans la cuisine. Garde bien ta distance, mais entre et dîne avec moi, cela me fera vraiment plaisir. »
La fourmi a parlé de la chance qu’elle avait d’avoir encore son boulot, mais aussi celle d’avoir la musique de sa voisine pendant qu’elle travaillait. En sa voisine la Cigale, elle s’était fait une amie formidable dans cette situation sans précédent ! Alors la morale ? Il ne faut jamais désespérer de rien/perdre espoir ? Pour tous bien vivre ensemble, on doit être encore plus généreux dans les temps difficiles ?
Citation d’image:
Jean Ignace Isidore Gérard, https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/8/8d/1-1_La-cigale-et-la-fourmi.jpg
Written by Fren 346
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